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couv 140 CHAUFFAGE SOLAIRE
Numéro 140
la maison écologique

N°140 Avril-mai 2024 : Je chauffe au soleil

Solaire thermique pour chauffage et eau chaude 
Reportages : De pierre et de bois dans le hameau ; Maison sobre sur dalle existante. Enquêtes : Dans les coulisses des isolants souples en fibres végétales ; Les vertus du bois vert ; Des fleurs comestibles sur mon balcon. Cahiers pratiques : Réaliser une dalle en bois ; Un enduit naturel sur mur en pierre.

Frais de port : 
- France Métropolitaine : 1 à 2 numéros = 1,60 €/magazine - 3 magazines et plus : offerts
- Hors France métropolitaine : 3 € par magazine (quelque soit le nombre de magazines)

Edito

Alors que je suivais, via un réseau social, l’un des récits personnels et individuels de construction écologique auxquels je suis abonnée – récit montrant une expérience de bâti et de mode de vie économes en ressources comme en énergie –, une vidéo d’archives de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), est apparue sur mon fil. Intriguée par sa date, je l’ai visionnée. La vidéo de plus de 20 ans rapporte une partie du discours énoncé par Jacques Chirac devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Sa substance en est limpide et dorénavant partagée par toutes et tous : « Le réchauffement climatique […] nous menace d’une tragédie planétaire. Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. […] Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. »

Entêtant, le propos a continué de résonner et la colère est peu à peu montée. Elle est apparue quand, début février, le gouvernement a annoncé la mise sur pause du très emblématique plan Ecophyto. Déjà malmené, voici qu’on anesthésie le seul outil qui vise à réduire de moitié l'utilisation des pesticides d'ici à 2030 et à accélérer la recherche d'alternatives aux « biocides » dont la nocivité n’est plus à démontrer sur la santé des agriculteurs, de leurs voisins, des consommateurs, des rivières, des nappes phréatiques, des sols, des cultures menées en agriculture biologique.

La colère a grandi quand, le 18 février, le ministre de l’Économie a annoncé un rabot de 1 milliard d’euros sur les crédits alloués à MaPrimeRénov' après que cette dernière a, une nouvelle fois, été modifiée pour tenter de venir à bout des 5 millions de logements « passoires thermiques » que compte la France. Ou comment ajouter l’ombre de l’austérité à la sensation de chaos !

Elle s’est enfin renforcée quand, dans la même annonce, a été mentionnée la modification des règles de calcul du DPE* pour les logements de moins de 40 m2. Une mesure qui conduira sans nul doute à l’inaction. Pire, selon les termes d’Olivier Sidler, porte-parole de négaWatt et expert en conception énergétique, à « verdir » une partie du parc de logements sans modifier les dépenses des ménages ni réduire la précarité. Interrogé par Le Monde, ce spécialiste résume parfaitement la situation : « Le gouvernement s’apprête à changer le thermomètre, mais pas la fièvre ! » Sociale et environnementale, pas de doute : tout comme les raisons de la colère, la fièvre a indiscutablement de quoi être au plus haut.

*Diagnostic de performance énergétique.