N°113 Octobre-Novembre 2019 : A vos marques, prêts...Bardez !
Dossier : A vos marques, prêts...Bardez ! Rénover : Trucs et astuces d'un chantier d'initiés Avis d'expert : Maison en conteneur, faut-il avoir peur? Énergie : Briquettes et granulés, concentré d'énergie verte ? Extérieur : Un palais pour les poules Travaux : Entretenir sa VMC simple flux
Sommaire
Edito
À en croire certains écologistes, pas toujours des moindres, les défenseurs de l’environnement devraient évoluer, vivre avec leur temps et, pourquoi pas, mettre de l’eau dans leur vin. Sous prétexte qu’à demander trop, on finit par ne plus rien obtenir. Ainsi voit-on prospérer de nouvelles propositions, calibrées pour façonner une écologie moins rugueuse et, si possible, soluble dans le néolibéralisme. Il faudrait passer à une « écologie pragmatique », militantisme amputé de ses ambitions les plus élevées – et les plus impérieuses –, pour ne pas déranger trop le monde des affaires, allié précieux, pour peu que l’on se montre raisonnable dans ses attentes. Il faudrait, par voie de conséquence, s’abstenir de vouer aux gémonies le capitalisme, seul modèle économique à même de maintenir à flot notre sacrosaint pouvoir d’achat – nous dit-on –, mais au contraire poser les fondations d’un « capitalisme vert ». Comme si la surconsommation débridée à laquelle se livrent nos sociétés pouvait s’avérer moins désastreuse si elle se reportait sur des produits écologiques. Exit la sobriété, vive l’orgie verte ! Et le greenwashing qui va avec…
Il faudrait encore se livrer à un « lobbying écologique » pour promouvoir ces idées, partant du principe que pour se faire entendre des maîtres du jeu, il serait nécessaire d’en adopter le langage et les codes. Nul doute que les coups de gourdin aussi assidument assénés sur les têtes les plus dures des mouvements contestataires que sur celles des militants les plus pacifiques commencent à porter les fruits tant attendus d’une soumission rampante aux règles du marché. Il faudrait, pour préserver l’Humanité des cataclysmes annoncés, s’en remettre à la « bioingénierie », dont la finalité semble être de penser le monde de demain, plus vraiment la sauvegarde de celui d’aujourd’hui. Se contenter des solutions – problèmes alternatifs serait plus approprié – concoctées par quelques savants désespérément inaptes à concevoir l’avenir de la planète sans lui adjoindre moult béquilles technologiques – probablement fort rentables.