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Numéro 128
la maison écologique

N°128 Avril-Mai 2022 : Photovoltaïque, laisser entrer le soleil

Dossier : Du neuf dans le photovoltaïque : laissez entrer le soleil !

Reportages : De l'écoconstruction en milieu urbain avec R-Urban ; Rénovation globale pour maison en briques lilloise ; Deux tiny houses pour une famille.

Enquêtes : Dans les coulisses des isolants biosourcés ; VMC double flux premier prix, l'avis des spécialistes.

Cahiers pratiques : Changer soi-même ses menuiserie.

 

Edito

La neutralité carbone sert de tremplin au nucléaire. Un comble pour notre mère la Terre et notre père l'avenir ! À côté de leur ennemi commun nommé court-termisme se révèle un nouvel adversaire : l'hypothéquisme. Car, dans les rangs des antinucléaires comme des pronucléaires, personne n'est dupe. Le choix de relancer la filière industrielle française de l'électron atomique est idéologique, bien davantage que pragmatique. Les scenarii* récents ont tous montré qu'un avenir à 75 % de nucléaire n’est plus d’actualité. Celui à 50 % de nucléaire n’est pas non plus une fatalité. 

Le nucléaire reste une énergie tributaire des stocks et importations d’uranium. Le cœur même des réacteurs reste une épée de Damoclès au-dessus de notre petite humanité. Une réalité tragiquement rappelée par la guerre en Ukraine. Mais la démonstration est sans faille : fin des moteurs thermiques, fermeture des unités industrielles fonctionnant aux fossiles, arrêt des chaudières gaz au profit d’une énergie décarbonée ; les besoins en électricité vont augmenter dans les années à venir. Soit 800 TWh (térawatt-heure) en 2050, sachant que la France a produit 500 TWh en 2020. La puissance nucléaire serait forcément dans l’équation...

Si les chiffres sont faciles à lire, la réalité d’un pari à horizon 2040 va quant à elle être longue mais aussi lourde à digérer. De 2 à 15 ans de retard de livraison pour les derniers réacteurs livrés en Chine et en Finlande. Des factures multipliées par quatre pour les réacteurs finlandais et de Flamanville. L’engagement à construire des réacteurs a tout du blanc-seing, car si l’accident nucléaire redouté ne peut être prophétisé, la durée insondable et le surcoût du chantier sont, eux, plus que probables.

Si elle était discutée, cette course à l’atome résisterait-elle au débat démocratique ? Le sujet énergétique, certes technique, doit devenir abordable et se débarrasser des stigmates qui pèsent sur les énergies vraiment renouvelables que sont le soleil, le vent, mais aussi l’eau. Si l’arrêt immédiat ou la relance imminente du parc nucléaire ne seront pas actés demain, l’ouverture d’un débat éclairé sur les énergies devient quant à lui urgent. *RTE et Ademe