N°112 Août-Septembre 2019 numérique : Les pilotis des fondations d'avenir ?
Dossier : Les pilotis, des fondations d'avenir ? Énergie : Quand les panneaux font le coup de la panne Avis d'expert : Le DPE en question(s) Autoconstruire : Une architecture rayonnante Escapade : Une vie de robinson Travaux : L'art de poser un sol
Sommaire
Edito
Insidieusement s'installe dans nos esprits troublés le sentiment pénible que notre monde touche à son terme. Que notre génération, ou la prochaine, sera celle de la fin des temps. Réchauffement climatique, pollution de l'air et des cours d'eau, déforestation massive, océans saturés de plastique, perte irrémédiable de biodiversité, etc. Les raisons de se faire du mouron ne manquent pas. Alors chacun y va de son scénario anxiogène, anticipant l'extinction de l’Humanité par suite de pandémies, d'une catastrophe nucléaire majeure, de l'agonie de notre civilisation arrivée à court de ressources, obligée de survivre en charognant, comme au temps de Cromagnon, des guerres dévastatrices pour la conservation des dernières terres habitables...
Les plus « optimistes », parmi ces oiseaux de mauvais augure, s’arment en prévision du pire, s’entraînent au combat rapproché, à subsister avec trois fois rien, seuls au fond des bois, bâtissent des bunkers – chapelles souterraines dédiées à Sainte-Pétoche. Pour les autres, la sidération domine, interdisant toute pensée rationnelle. Le découragement prospère, laissant la voie libre au renoncement. Et la solastalgie, cette peur maladive de l'effondrement, inexorablement gagne du terrain. Si nous n'y prenons garde, elle occupera bientôt tout l'horizon des possibles.
à bien y réfléchir pourtant, tout cela n’est pas nouveau. Il ne se passe pas une décennie, depuis le mitan du XIXe siècle, sans que l'on nous promette une nouvelle apocalypse, parfois même quatre ou cinq. Oui, mais cette fois, promis juré, c'est vraiment la fin, la Terre est condamnée, tous les voyants sont au rouge, nous explique-t-on.
Peut-être. Peut-être pas.
En attendant que tout s'arrête – le plus tard possible, de préférence –, pourquoi ne pas décider de ne plus être les spectateurs navrés et impuissants du désastre en cours, mais au contraire de prendre une part active dans la recherche de solutions ? L'action reste après tout le meilleur remède à l'angoisse. À condition de ne pas sombrer dans l'égoïsme et le chacun pour soi.