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Numéro 107
la maison écologique

N°107 Octobre-Novembre 2018

Dossier: Dans la brume électromagnétique Matériau: Comment choisir ses portes et fenêtres Travaux: Réaliser une dalle en terre Alternatives: ils créent leurs studios dans le campus Territoire: L'habitat léger cherche son aire Avis d'experts: Le nettoyage des panneaux solaires, une arnaque ? ... 

Edito

QUOI DE PLUS AGRÉABLE QUE DE S’ÉVEILLER au plus fort de la chorale matinale des chants d’oiseaux ? Un peu de poésie ailée quotidiennement déposée au voisinage de nos fenêtres, pour célébrer le jour nouveau et nous aider à nous lever du bon pied… Mais cette plaisante routine, dont nous ne mesurons pas assez les bienfaits, risque fort de se trouver bientôt reléguée dans les limbes de notre mémoire. Car ces êtres discrets, mais ô combien nécessaires, disparaissent massivement. Une espèce d’oiseau sur huit est aujourd’hui menacée (1) et le déclin s’accélère. Encore quelques décennies et l’homme aura accompli la prouesse d’avoir terrassé ces ultimes descendants des dinosaures, créatures d’exception qu’aucun cataclysme avant lui n’avait su prendre en défaut d’adaptabilité. La chasse a sa part de responsabilité et les quotas qui pèsent aujourd’hui en France sur certaines espèces paraissent aberrants. Comment justifier par exemple le piégeage et l’abattage de centaines de milliers d’alouettes des champs(2) quand un tiers de leurs effectifs a déjà disparu en quinze ans ? L’usage intensif d’engrais et de pesticides chimiques dans nos campagnes est aussi en cause, comment le nier ? La mise à mort d’insectes sur une grande échelle a nécessairement un impact sur les prédateurs qui en font chère. Sans parler de la toxicité de ces produits… Pour autant, pouvons-nous nous tenir quitte de ce désastre, nous simples citoyens ne pratiquant ni la chasse, ni l’agriculture intensive ? Pas si sûr… D’abord parce que nous nous accommodons parfois des pratiques susmentionnées. Ensuite parce que nos manières d'habiter font aussi reculer la biodiversité. Nous supprimons des haies naturelles, des arbres morts, des murs en pierre et de vieilles granges qui recèlent des abris utiles aux oiseaux, nous bâtissons des maisons toujours plus lisses et hermétiques, leur interdisant toute implantation, nous détruisons des nids lors de rénovations, nous employons des produits phytosanitaires nocifs, nos activités sont devenues bruyantes à l’excès, nos éclairages extérieurs omniprésents… Tout cela fragilise l’avifaune. Jusqu’aux ondes électromagnétiques générées par nos modes de vie qui, non contentes de perturber nos propres équilibres biologiques (voir notre dossier pp. 31 à 41), nuisent à la reproduction et au très élaboré sens de l’orientation(3) de nos amis à plumes...